L’intestin ‘poreux’ ou hyperperméabilité intestinale est responsable de nombreuses affections en lien avec les allergies et hypersensibilités alimentaires liées aux IgG. A côté de cela, le microbiote digestif fait l’objet d’un intérêt grandissant. On ne connaît qu’une fraction limitée de ces micro-organismes et nous devons encore comprendre comment le microbiote agit et interagit avec son hôte, c’est à dire nous. Restaurer une bonne tolérance orale des aliments et soigner un intestin ‘poreux’ passe souvent par une prise en charge simultanée des allergies retardées liées aux IgG, de l’hyperperméabilité intestinale et du microbiote. 

Impact du microbiote intestinal sur la santé et l’immunité

Certaines études ont été menées pour associer la présence de certaines familles de bactéries à l’obésité ou à la minceur. Les premières études ont effectivement montrées que certaines familles bactériennes peuvent extraire plus d’énergie de la nourriture que d’autres et ainsi favoriser le surpoids.

Par ailleurs, il a été prouvé que le microbiote intestinal peut être affecté par l’alimentation, que ce soit en termes d’abondance ou de diversité. Ce n’est pas surprenant: si vous nourrissez une bactérie particulière avec son substrat préféré, il est normal qu’elle se développe à un rythme plus élevé. Ainsi, en choisissant les aliments appropriés, chacun a la possibilité d’optimiser son microbiote ou, au contraire, de déclencher une dysbiose (= déséquilibre au niveau des bactéries).

Des études récentes ont également souligné l’importance de certaines bactéries pour la réponse immunitaire, en particulier l’inflammation et la tolérance orale, mais aussi pour l’auto-tolérance. Deux espèces semblent se démarquer, à savoir Akkermansia muciniphyla et Faecalibacterium prausnitzii.

Prise en charge conjointe d’une dysbiose et d’allergies retardées liées aux IgG

En cas de déséquilibre au niveau de l’écosystème intestinal, essayer de travailler exclusivement sur le microbiote ne peut être durable.

C’est comme si vous essayiez de construire un mur de briques (= établir un ‘bon’ microbiote intestinal) pendant la journée et, la nuit, les vandales (=aliments proinflammatoires) le renversent. Le lendemain matin, vous recommencez à zéro et la nuit, il sera à nouveau renversé. Ce n’est que si les vandales ne se présentent pas une nuit (=élimination des aliments proinflammatoires) que vous pouvez gagner quelques rangées de briques. Mais s’ils reviennent la nuit suivante, votre progression est à nouveau interrompue. Par cette métaphore, il est aisé de comprendre que seule l’élimination sur le long terme des aliments proinflammatoires peut conduire à des améliorations durables du microbiote intestinal et à la guérison intestinale.

Concrètement, voici comment faire :

  1. Réduire la charge inflammatoire

Les aliments présentant des anticorps IgG élevés sur un test Imupro doivent être évités pendant une période prolongée pour permettre à la muqueuse intestinale et au microbiote de récupérer.

Des études récentes soulignent que le jeûne stimulerait également la production de molécules anti-inflammatoires. La perte de poids pourrait aussi avoir un impact positif sur la sécrétion de ces molécules et donc sur la réduction de la charge anti-inflammatoire.

  1. Rééquilibrer la flore intestinale

Tout d’abord, une analyse de la flore actuelle peut être une étape préalable afin d’évaluer les proportions de certaines bactéries ou familles de bactéries (telles que Akkermansia muciniphyla et Faecalibacterium prausnitzii) responsables de la plupart des actions anti-inflammatoires et de la production d’acides gras à chaîne courte, des composés  essentiels pour la muqueuse intestinale. L’analyse fonctionnelle du microbiote que nous proposons actuellement peut ainsi apporter de précieuses informations. Selon le résultat, des mesures spécifiques peuvent être prises, notamment :

  • La prise de fibres prébiotiques comme l’amidon résistant, l’inuline ou les FOS (fructo-oligosaccharides) pour stimuler le développement de bactéries bénéfiques,
  • L’apport de bactéries dites ‘probiotiques’, en particulier les espèces Lactobacillus et Bifidobacterium, peut s’avérer utile dans certaines situations.
  • Un apport correct en vitamines A, D, B9 et B3 par l’alimentation voire des compléments alimentaires (selon les conseils de votre thérapeute) permettra de stimuler certains acteurs de votre immunité et ainsi réduire l’inflammation.
  • Les polyphénols (apportés par les fruits rouges notamment, mais pas seulement) peuvent également être bénéfiques au développement de notre bonne flore intestinale.
  • Éviter le gluten pourrait être bénéfique pour tout le monde, même en l’absence d’IgG au gluten, car le gluten semble être activement impliqué dans le développement de l’intestin ‘poreux’.

 

Pour conclure, seule une action combinée sur la flore intestinale et sur l’éviction des aliments présentant des IgG élevés est la clé du succès pour retrouver une bonne perméabilité intestinale, restaurer une bonne tolérance orale et prévenir les maladies auto-immunes.